Ressenti

Allez voir ailleurs si j’y suis.

Cette phrase me fait sourire car elle a tout son sens. En cette période où j’essaye d’en trouver, de me reconstruire, faire des choix pour ma vie et ou le leitmotiv est « je ne sais pas ».

Cela fait plusieurs mois que l’appel d’un ailleurs se fait très présent. Puis le mental agit « tu fuis quoi ? », « tu crois que tu vas trouver quoi ?», « tu veux lâcher quoi ?», "tu vas où ?", "c'est quoi le plan ?". Ohlalala j’en sais rien moi. Oui je ne sais pas, accepter de ne pas savoir, de se perdre pour mieux se retrouver. D’être moins dans le mental et plus dans le ressenti.

Il y a un vrai besoin de reconnexion, à la source, aux bases, à l’humain, à l’essentiel, dépouillée des contraintes que la vie semble nous imposer.

Concrètement, cette expérience va me permettre de lâcher sur plusieurs aspects :

• Lâcher l’apparence, accepter d’être non maquillée, de pas être fraîche, de ne pas être bien habillée ou pas lavée, de ne ressembler qu’à soi dans sa version la plus brute, sans artifice.
• Lâcher cette notion de temps, plus d’heure, plus besoin de courir, se laisser vivre au rythme de la mission et du pays.
• Lâcher la connexion technologique, ne plus se servir de son portable pendant 3 semaines. Qui de nos jours peut faire cela avec facilité ? Retrouver la connexion humaine, la présence à soi, à l’autre. Se passer quelque part des autres pendant un temps pour mieux les retrouver.

Alors oui avant le départ, ça remue, je pense à ma famille et à mes amis qui vont me manquer. Comme si je partais pour des mois et des mois. C’est curieux mais la distance me fait cet effet-là.

Il y un mélange d’appréhension, la peur de l’inconnu, moi qui ai l’habitude de maîtriser pour me sécuriser. Et il y a l’excitation, un besoin de nouveau, justement l’excitation de ne pas savoir, de regarder la vie avec des yeux neufs et grands ouverts, de s’émerveiller des choses et de leur simplicité.